L’ancien directeur général du COUD et son accusatrice étaient face-à-face devant le bureau du juge chargé de leur dossier. Compte-rendu.
Le juge du deuxième cabinet, Mamadou Seck, poursuit les auditions dans le cadre de l’instruction de l’affaire Sitor Ndour, accusé de viol par sa domestique, A. Thiaw. Après la plaignante, mardi dernier, c’était au tour du mis en cause de passer hier, jeudi, devant le magistrat instructeur.
D’après L’Observateur, Sitor Ndour a une nouvelle fois balayé les accusations portées contre lui. Il a assuré que le jour des faits, lundi 11 juillet, A. Thiaw l’a trouvé dans sa chambre pour lui dire qu’elle avait mal à une main. Il lui masse la partie endolorie avec une pommade.
Quelques minutes après que A. Thiaw est retournée dans sa chambre, Sitor Ndour assure l’y avoir rejoint histoire de s’enquérir de son état. Elle la trouve en train de pleurer, se plaignant toujours de sa main. Il lui suggère d’aller voir sa mère et de lui demander de la conduire à l’hôpital. La fille s’exécute.
L’ancien directeur général du COUD rapporte que c’est quelques heures plus tard que A. Thiaw revient chez lui accompagné de sa mère, Nd. Dionne, pour l’accuser de viol.
Conseil d’amis
L’Observateur informe que Sitor Ndour a reconnu avoir cherché à étouffer l’affaire. L’enregistrement audio de sa conversation avec la mère de la victime présumée en est la preuve. «Même si je ne l’ai pas violée, je ne voulais pas que l’affaire éclate, a justifié le mis en cause face au juge. Elle m’accuse de choses graves.»
Sitor Ndour poursuit : «(…) Ce sont mes amis qui m’ont conseillé de régler l’affaire à l’amiable. Ils m’ont dit que sa maman veut de l’argent… Que je n’ai qu’à lui donner une somme et qu’on en parle plus. C’est alors que j’ai appelé la dame Nd. Dionne pour négocier avec elle. Je lui ai dit que je suis prêt à lui donner de l’argent pour qu’on en parle plus.»
Après avoir écouté le récit de l’accusé, le juge a organisé la confrontation entre ce dernier et la plaignante. L’accusatrice a démenti Sitor Ndour, assurant que son ex-patron l’a trouvée dans sa chambre, a fermé la porte à clé, s’est jeté sur elle et l’a violée.
A. Thiaw précise que son bourreau présumé l’a maîtrisée d’une main et a défait son pantalon de l’autre pour arriver à ses fins. Elle ajoute qu’il y avait du sang et du sperme sur sa culotte et sur le drap.
Tests négatifs
Lorsque le juge lui demande pourquoi elle n’a pas remis aux enquêteurs sa culotte qui aurait été tâchée de sang et de sperme, A. Thiaw répond qu’elle avait lavé ses habits juste après les faits supposés. Elle s’est ensuite souvenu que Sitor Ndour portait un caleçon beige, ce que le concerné a rectifié en affirmant que celui-ci était blanc avec des motifs.
L’Observateur rapporte que le juge a relevé quelques éléments qui pourraient bétonner la défense de Sitor Ndour : les examens de chirologie (pour détecter des traces de violence sur les mains) et les tests pour retrouver de traces de sperme sur le sexe de A. Thiaw sont négatifs.
En plus, ajoute le journal, les gendarmes-enquêteurs affirment n’avoir trouvé ni trace de sang ni trace de sperme sur le drap du viol présumé. Sans compter que les médecins ont noté chez la plaignante une défloraison ancienne de l’hymen.
Le journal renseigne qu’à l’issue de la confrontation avec la partie civile, l’avocat de Sitor Ndour, Me Ousmane Sèye, a introduit une demande de liberté provisoire.
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