Amadou Bâ, premier ministre du Sénégal entre septembre 2022 et mars 2024, a annoncé lundi la création d’un nouveau parti politique, marquant par là sa rupture avec l’ancienne coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby) dont il était le candidat la présidentielle de mars 2024.
Des figures de l’ancien régime parmi lesquels Cheikh Oumar Anne, Abdoulatif Coulibaly, ministres sous Macky Sall ou encore Aliou Sall, petit frère de ce dernier étaient au rassemblement tenu dans un hôtel de la capitale, pour la mise sur pied du comité d’initiatives devant travailler à la formalisation de la nouvelle entité politique.
« Il est des moments où le destin nous appelle à faire un choix décisif, à poser un acte fondateur. Aujourd’hui nous sommes à un tel tournant », a indiqué Bâ, faisant savoir qu’il avait fait l’objet de nombreuses sollicitations pour la mise sur pied d’un parti politique.
« Après mûres réflexions j’ai décidé de répondre à cet appel », a-t-il expliqué, assurant que le comité d’initiatives installé va mener les consultations pour faire adhérer à sa vision politique baptisée « Nouvelle Responsabilité ».
Il a ainsi programmé des concertations avec toutes les forces vives et encore avec des responsables de Bby Benno et de l’alliance pour la république (Apr) , dont il était le principal responsable à Dakar.
« Nous devons poser des bases solides en consultant largement avant de formaliser la création de ce parti qui incarne notre nouvelle responsabilité », a exhorté Bâ, magnifiant la présence de députés, anciens Directeurs généraux et maires à la rencontre.
Arrivé 2ème à la présidentielle avec 35% des voix, Bâ qui a été aussi en charge des portefeuilles ministériels de l’économie et des finances, ainsi que des Affaires étrangères, n’a pas manqué pour sa première sortie publique depuis lors d’en diagnostiquer la cause.
« Des dysfonctionnements internes dans notre camp ont freiné nos ambitions communes », a-t-il noté, exhortant à tirer les leçons de cette expérience « pour bâtir quelque chose de plus fort, de plus sincère et de plus solide ».
« Je ne cherche pas à créer un parti pour une élection », a-t-il tenu à préciser, annonçant dans la lancée une tournée nationale pour rencontrer ses soutiens à travers le pays.
Il a aussi réfuté les allégations de corruption de juges du conseil constitutionnel qu’avait soutenu Karim Wade, candidat du parti démocratique sénégalais (Pds), finalement recalé à cette élection.
Cette sortie intervient à un moment de forte effervescence politique avec la dissolution possible de l’assemblée nationale à partir du 12 septembre et l’organisation de Législatives anticipées, agitées par plusieurs analystes.
Le parti de Macky Sall l’Apr et d’autres formations ont mis sur pied le bloc des libéraux et démocrates (Bld, Takku) en perspectives de ces joutes.
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