L’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa) a décidé de mettre sa menace de grève à exécution. alors que pour l’Asecna, plusieurs tribunaux ont suspendu le préavis de grève dudit syndicat, parce c’est une «organisation clandestine qui n’est reconnue par aucun des Etats membres de l’Agence».
Par Dieynaba KANE – Le ciel dakarois sera-t-il paralysé à partir de 8h ? C’est à cette heure que la grève des contrôleurs aériens devrait débuter… Jusque tard dans la nuit, les négociations entre le syndicat et les autorités en charge de l’aviation civile étaient en cours pour trouver une solution… Mais, elles n’ont rien données. Pour assurer le fonctionnement des aeroports, les autorités ont réquisitionné les agents, après une décision du juge des référés prés le Tribunal du travail de Dakar qui a suspendu la grève.
Aujourd’hui, la rupture semble être consommée entre l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) et l’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa). L’Asecna qualifie l’organisation syndicale de «clandestine, qui n’est reconnue par aucun des Etats membres de l’Agence».
L’Agence rappelle que ledit syndicat menace d’aller en grève alors que plusieurs tribunaux ont suspendu le préavis de grève des contrôleurs aériens de l’Asecna. Et de préciser : «après le Togo, le Tchad, la Centrafrique et le Congo qui ont interdit la grève, le Tribunal du travail hors classe de Dakar et le Tribunal de grande instance d’Abidjan viennent de suspendre le mot d’ordre de grève des contrôleurs aériens, respectivement au Sénégal et en Côte d’Ivoire», avance l’Asecna.
Le juge des référés suspend la grève
En conséquence, l’Asecna assure avoir pris, avec «le soutien des autorités politiques de ses Etats membres, toutes les mesures règlementaires pour assurer la continuité du service public de sécurité de la circulation aérienne dans les espaces qui lui sont confiés». Ainsi face à cette situation, «des notices d’informations (Notam) ont été publiées sur les sites professionnels appropriés pour informer les usagers de l’air (compagnies aériennes, armées de l’air)». Dans le même document, l’Asecna a donné la situation dans les différents aéroports. «Comme indiqué dans un précédent communiqué, les usagers des espaces aériens de l’Asecna ont été informés de la situation suivante : l’espace aérien, sous la responsabilité des centres de l’Asecna à N’djamena, n’est pas impacté. La grève est interdite par la loi. L’espace aérien géré par le centre de Lomé n’est pas impacté par la grève. Le Tribunal du travail a déclaré la grève illégale et l’a interdite. L’espace aérien sous la responsabilité des centres de l’Asecna en Mauritanie n’est pas impacté par la grève. La grève est interdite par la loi. L’espace aérien sous la responsabilité du centre d’Abidjan fonctionnera normalement à la suite de l’ordonnance du Tribunal du travail qui a suspendu la grève. L’espace aérien sous la responsabilité de Madagascar ne sera pas impacté par la grève et donc l’Océan Indien est totalement ouvert à la circulation aérienne sur décision du gouvernement», a-t-on fait savoir. Toutefois, il est souligné que «l’espace aérien sous la responsabilité de Brazzaville présente un risque. Les usagers doivent consulter le Notam émis par l’Asecna. La décision du gouvernement est attendue. La Région d’information de vol (Fir) de Niamey est impactée. Les usagers doivent impérativement exploiter les informations disponibles dans le Sup Aip sur le site de l’Asecna. Le jugement du Tribunal du travail est attendu».
Pour rappel, l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Usycaa) avait réactivé mercredi 21 septembre, son préavis de grève, qui avait été suspendu un mois plus tôt, pour donner une chance au dialogue. Ce préavis devait entrer «en exécution à compter du vendredi 23 septembre 2022 à partir de 8h 00 Tu jusqu’au dimanche 25 septembre 2022 à 7h 59 Tu, et puis d’une durée indéterminée jusqu’à la satisfaction totale de toutes ses revendications». Dans un communiqué, le syndicat informait que «durant la période de la grève, les contrôleurs de la circulation aérienne cesseront toute fourniture de services dans tous les aéroports et espaces aériens concernés». Mais, un service minimum sera assuré aux vols des chefs d’Etat et de gouvernement, aux vols militaires, aux vols effectuant des évacuations sanitaires, aux vols à caractère purement humanitaire et aux vols participant à des opérations de recherche et de sauvetage. Il faut noter que l’Usycaa, qui avait annoncé une grève à partir du 25 août 2022 dernier, a été convaincue par Macky Sall de ne pas mettre sa menace à exécution lors d’une audience qu’il avait accordée aux responsables du syndicat.
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