Revoilà Djibril Gueye! Avec sa voix forte, sa carrure imposante, son verbe facile, son art de la communication fin. Président du Mouvement Senegal Dignité pour Tous , ce jeune cadre par ailleurs membre de la coalition Diomaye Président Membre de la Coalition Diomaye Président est revenu en large sur l’actualité nationale non sans évoquer la situation politique , l’affaire foncière à Mbour 4, la campagne agricole , la politique publique recommandé par le Fond Monétaire international (Fmi) .
En Conseil interministériel consacré à la préparation de la campagne de production agricole et hivernale 2024. Un budget de 120 milliards de FCFA sera attribué à cette campagne agricole. Qu’est ce qu’on peut attendre avec ça ?
La présidence par le Premier Ministre Ousmane Sonko du Conseil interministériel dédié à la campagne agricole et hivernale 2024 revêt une importance capitale pour le secteur agricole sénégalais. Les nombreuses mesures annoncées témoignent de la volonté du gouvernement de garantir le succès de cette campagne, notamment à travers l’allocation d’un budget record de 120 milliards FCFA. Les décisions prises lors de cette réunion reflètent une approche holistique visant à renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur agricole. Par exemple, l’implication des forces de défense et de sécurité dans la distribution des semences et la sécurisation des intrants revêt une double importance, assurant à la fois la transparence du processus et la protection des ressources agricoles. De même, l’accent mis sur la numérisation et la mise en place d’une plateforme de suivi en temps réel pour la distribution des intrants est une avancée majeure. Cette initiative permettra non seulement d’optimiser l’allocation des ressources en fonction des besoins réels des agriculteurs, mais aussi de garantir une gestion transparente et efficace des fonds alloués à la campagne agricole. Plus de 310 milliards de F CFA ont été investis entre 2020 et 2023 par l’ancien régime de Macky Sall. Cependant, le détournement d’objectif, le népotisme et d’autres retards liés à la politisation des politiques de développement ont entravé leur efficacité. Ainsi, il est crucial de souligner que la numérisation permettra une campagne agricole plus équitable et juste. Par ailleurs, les mesures visant à intensifier les programmes de renforcement des rendements agricoles, tels que le programme de phosphatage des sols et la reconstitution du capital en semences sélectionnées d’arachides, sont essentielles pour accroître la productivité agricole et promouvoir la sécurité alimentaire à long terme. De plus, l’engagement à solder la dette de l’État vis-à-vis des Opérateurs pour les campagnes 2021/2022/2023, ainsi que les concertations entreprises avec les acteurs financiers tels que l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Sénégal (APBEFS), l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés (APSFD), La Banque Agricole (LBA), la BNDE et les institutions de microfinance, pour renforcer leur implication dans le financement de la campagne de production agricole 2024, démontrent l’engagement ferme du gouvernement envers le développement agricole du Sénégal.
Le nouveau Président de la République a ordonné l’arrêt de la procédure d’octroi de terrains à Mbour et la suspension de toutes les constructions sur le littoral . Est-ce une mesure à saluer ou à revoir ?
Concernant Mbour 4, Mon indignation face à ce détournement d’objectif est profonde, car la création de la nouvelle ville de Thiès était censée répondre aux besoins urgents des Thiessois, en offrant des opportunités d’emploi pour lutter contre le chômage et en garantissant l’égalité des chances en matière de logement. Sachant que près de la moitié de la population sénégalaise habite dans l’axe Dakar-Thiès-Diourbel, cette initiative aurait dû bénéficier en priorité à ceux qui en ont le plus besoin. Cependant, au lieu de servir l’intérêt général, certains individus ont choisi de se livrer à un véritable pillage foncier, s’appropriant des terres de manière illégale et injuste. Je condamne fermement ces actes, qualifiant ces voleurs de terre de criminels qui profitent de manière éhontée des ressources foncières du Sénégal au détriment du peuple sénégalais. La décision du président Bassirou Diomaye Faye d’ordonner l’arrêt de la procédure d’octroi de terrains à Mbour 4 et de demander l’arrêt de toutes les constructions sur le littoral suscite des réactions mitigées, mais elle est largement saluée par ceux qui sont préoccupés par la justice foncière et l’équité dans l’accès au foncier. Cette mesure intervient dans un contexte où des révélations ont mis en lumière des pratiques d’accaparement foncier et de favoritisme, notamment sous l’ancien régime. Des personnalités politiques influentes, des hommes d’affaires et même des célébrités ont été accusés de s’approprier illégalement de vastes étendues de terre au détriment des citoyens ordinaires. La décision d’arrêter la procédure d’octroi de terrains à Mbour 4 et de suspendre les constructions sur le littoral s’inscrit donc dans une volonté affichée de rétablir la justice sociale et de garantir l’accès équitable au foncier pour tous. Elle témoigne également de la détermination du président Bassirou Diomaye Faye à mettre un terme aux pratiques de favoritisme et de corruption dans l’attribution des terres. Il est important de souligner que le président Macky Sall porte une lourde responsabilité dans cette affaire en tant que principal responsable. En sa qualité de chef de l’État, il aurait dû veiller à ce que les ressources foncières du pays soient utilisées de manière juste et équitable, plutôt que d’être accaparées par ses proches et alliés au détriment de la population.
Une grande partie de l’opinion a observé ces derniers jours plusieurs changements relatifs aux postes de directeurs généraux tels que le Coud , Fonsis, Cosec et autres . Sur ce, on a vu des nominations à la place d’appel à candidature comme l’avait dit la Coalition Diomaye Président lors de leur campagne électorale ainsi que dans leur programme . N’est t-elle pas une action de reniement ?
L’objectif du président de la République est de promouvoir un Sénégal juste, prospère et souverain, où l’égalité des chances en matière d’accès à l’emploi est un principe fondamental, incarnant ainsi une rupture systémique avec le népotisme du régime précédent. Cependant, il est crucial de comprendre que la situation actuelle du pays, affaibli par 12 ans de pillage et de mauvaise gestion, nécessite des réponses urgentes.Prenons l’exemple de la nomination du docteur Cheikh Dieng à l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Dans un contexte où la saison des pluies approche rapidement, nous ne pouvons pas nous permettre d’emprunter le processus administratif traditionnel. La mise en place d’une commission, l’identification de tous les postes à pourvoir, l’organisation des appels d’offres, la réception et l’étude des CV, ainsi que les enquêtes de moralité, prendraient au minimum quatre à six mois. Nous avons été élus pour répondre aux besoins des Sénégalais, et il est de notre devoir d’agir rapidement et efficacement.De plus, il est important de noter que Pastef et la coalition Diomaye Président, disposent également d’un vivier de professionnels hautement qualifiés et expérimentés. Ces individus ont contribué à l’élaboration du programme et connaissent parfaitement les rouages du projet. Il serait contre-productif d’ignorer leur expertise et leur engagement dans le processus de sélection, d’autant plus dans ce contexte d’urgence.Cependant, comme l’a promis le président, des appels d’offres seront bien lancés pour de nombreux postes, permettant à toute personne qualifiée de concourir.
Le Fmi a recommandé la rationalisation des dépenses ainsi que le suivi de la politique publique entamée par l’ancien régime dirigé à l’époque par Macky Sall . Est-ce une manière pour les partenaires d’apprécier l’efficacité du PSE ?
Le FMI a noté un ralentissement économique au premier trimestre 2024, en raison du report des investissements des entreprises pendant les élections passées et des retards dans la production de gaz, qui devraient se prolonger jusqu’à fin 2024. M. Edward Gemayel, chef de mission du FMI au Sénégal, a clairement indiqué dans son communiqué que les nouvelles autorités souhaitent poursuivre le programme soutenu par le FMI. Les piliers du programme PAP3 2023-2026 s’alignent sur nos objectifs stratégiques, mais cela ne signifie pas que nous acceptons tout. Compte tenu de la situation actuelle, il faudrait deux à trois mois pour élaborer un nouveau programme qui engagerait le Sénégal pour les trois à quatre prochaines années. Étant en place depuis moins de 45 jours, il serait imprudent de se précipiter sur des questions aussi importantes. Je rappelle que ce dossier, soumis au FMI par l’ancien régime, a été élaboré par l’administration sénégalaise, en particulier le ministère des Finances. Le Plan Sénégal Émergent (PSE) est en soi un programme bien conçu, mais il a échoué à atteindre ses objectifs en raison des détournements et de la mauvaise gouvernance de l’ancien régime. Je tiens à rappeler que le FMI propose des programmes au Sénégal en raison de sa dette élevée, causée par la mauvaise gouvernance passée, atteignant environ 80 % de notre PIB. Notre objectif principal est d’avancer avec lucidité, sans précipitation, et de fournir des réponses claires et pertinentes dans l’intérêt de la nation. Le FMI reste un partenaire clé, mais nous sommes fermement déterminés à faire de l’économie sénégalaise une économie à croissance endogène, au profit des Sénégalais et pour renforcer notre souveraineté économique.