Le bilan du chavirement d’une pirogue au large de Mbour avec près de 200 migrants à bord, s’alourdit à 9 morts. Les recherches se poursuivent
Hier dimanche 8 septembre 2024, une embarcation contenant près de 80 personnes s’est renversée au large de Mbour.
Pas de bilan définitif encore : cinq corps sans vie ont été repêchés en fin de matinée, ce lundi 9 septembre 2024 par la Marine nationale.
Migrants secourus en Espagne
D’autres corps qui viennent s’ajouter aux quatre personnes noyées retrouvées dimanche par les pêcheurs venus à la rescousse de la pirogue en détresse.
Pour le moment, le bilan macabre passe à 9 morts. En tout, 24 personnes ont pu être sauvées et trois clandestins sont encore à l’hôpital.
Les équipes de sauvetage poursuivent les recherches. Les restes mortels sont à la morgue de l’hôpital Thierno Mansour Barro de Grand-Mbour.
Les passagers avaient pris le large dans l’objectif de rallier les eaux méditerranéennes afin de poser pied en Espagne. Un rêve qui va vite se transformer en véritable cauchemar pour les survivants.
Rencontré à l’hôpital vêtu d’un pantalon noir et d’un tee-shirt de même couleur, ce rescapé, qui ressemble plus à un étranger et qui a payé trois cent mille francs CFA pour faire partie de l’aventure, a souhaité garder l’anonymat.
Encore mouillé, avec du sable visible sur ses habits qui gardent encore l’eau de l’océan Atlantique, il révèle repris par Enquête : “Nous avons quitté Mbour Tefess. Mais après notre départ, même pas quinze minutes plus tard, la pirogue a commencé à prendre de l’eau. Les gens s’entassaient d’un côté et, du coup, la pirogue s’inclinait. On était très nombreux. Je ne peux pas donner un chiffre exact, mais on était nombreux. Et finalement, la pirogue s’est renversée.”
Des migrants sur un bateau des gardes cotes espagnols dans le port d’Arguineguin, sur l’archipel des Canaries, le 6 juin 2024. (Borja SuarezReuters)
Sur cette lancée, le quadragénaire, qui porte une plaie au coude droit, poursuit : “Il y avait quelques femmes. J’en ai vu cinq. Mais il n’y avait pas d’enfant, d’après ce que j’ai vu. Ceux que j’ai vus étaient déjà assez âgés.”
L’enquête ouverte suite au chavirement d’une embarcation remplie de migrants en partance pour l’Espagne avance à grands pas. Fin de cavale pour le capitaine de la pirogue. Il s’agit, explique L’Observateur, qui annonce son arrestation, du nommé C. Sall. Le pêcheur, précise le journal du Groupe futurs médias (GFM), « principal organisateur de ce voyage à l’émigration clandestine, et propriétaire de la fameuse pirogue, en était également le capitaine au moment de la tragédie ».La même source révèle que le mis en cause, âgé de 52 ans, polygame et père de 12 enfants, a été interpellé lundi aux environs de 17 heures, « au moment où il s’affairait à des pratiques mystiques auprès de charlatans pour échapper à toute éventuelle arrestation ».Fall, signale le quotidien d’information, ne serait pas à son coup d’essai. Face aux enquêteurs, le mis en cause, repris par L’Observateur, a déclaré avoir embarqué 88 candidats moyennant des sommes variants entre 300 000 F CFA et 400 000. Mais, des rescapés réfutent « catégoriquement » cette version, jurant que « la pirogue, pleine comme un œuf, avait à son bord plus de 200 passagers dont 5 femmes et un nombre important d’enfants ». Sall a été nuitamment acheminé dans les locaux du commissariat urbain de Diamaguene, qui hérite du dossier, avance L’Observateur.
Ce lundi, cinq autres corps dont ceux de trois femmes, en état de putréfaction ont été repêchés par les sapeurs pompiers après la découverte des quatre premiers corps à la plage de Tama Lodge.