Un téléphone caché dans un Coran évidé, des cuillères transformées en armes : bienvenue dans l’univers parallèle du Camp pénal de Liberté 6. Ici, la créativité des prisonniers n’a d’égale que la détermination des gardiens à maintenir l’ordre
Dans un reportage saisissant, la RTS nous emmène en immersion au cœur du Camp pénal de Liberté 6, à peine 24 heures après une mutinerie qui a secoué l’établissement. Sous l’œil vigilant des autorités pénitentiaires, les caméras ont pénétré pour la première fois dans ce lieu habituellement hermétique, dévoilant les séquelles encore fraîches d’une rébellion née, selon l’administration, d’un simple refus d’appel nominatif.
Le spectacle qui s’offre aux yeux est à la fois fascinant et effarant. Dans les couloirs encore imprégnés de l’odeur âcre des lacrymogènes, s’étalent les vestiges d’une ingéniosité carcérale poussée à son paroxysme. Des téléphones portables dissimulés dans les pages évidées du Coran, des cuillères métamorphosées en armes tranchantes : l’inventivité des détenues n’a d’égale que la détermination des gardiens à maintenir l’ordre.
La caméra s’attache sur ces « trophées de guerre », saisies lors d’une fouille minutieuse post-mutinerie. Téléphones, drogues, armes artisanales… Chaque objet raconte une histoire de ruse, de désespoir ou de violence latente. Le directeur de la sécurité pénitentiaire, visage grave, explique la gradation des moyens employés pour ramener le calme, insistant sur l’absence de victimes malgré la tension palpable.
Au fil du reportage, se dessine le portrait d’une prison en équilibre précaire, où la surpopulation attise les braises de la révolte. Les autorités, conscientes de marcher sur un fil, jonglent entre fermeté et dialogue. Le ministre de la Justice lui-même s’est déplacé, ordonnant une enquête dont les premiers résultats promettent sont attendus.
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