Arouna Sangante: « Entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, je n’ai pas vraiment de préférence, la Can est un… »

Ancien de la Cavée Verte et plus jeune capitaine du championnat de France à seulement 21 ans, Arouna Sangante s’impose aujourd’hui comme un élément incontournable du collectif de Luka Elsner. Dans cet entretien accordé à Foot Mercato, celui qui dispose de la double nationalité sénégalaise et bissau-guinéenne est ainsi revenu sur ses premiers pas en Ligue 1. L’occasion également pour le taulier de la défense havraise d’évoquer ses ambitions pour la suite de sa carrière et son nouveau statut chez les Ciel et Marine. Le jeune défenseur sénégalo-bissau-guinéen rêve de disputer la CAN qui fait partie de ses objectifs.

Quelques morceaux de l’entretien.
Foot Mercato : avant de revenir sur votre actualité, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre parcours et de vos premiers pas dans le football ?

Arouna Sangante : mes premiers pas dans le football se sont fait à l’âge de 11 ans du côté de Saint-Denis, avant cela j’avais commencé par le rugby, j’ai joué pendant deux années et puis j’ai eu envie de me lancer dans le football. J’ai commencé en région parisienne au Cosmos Saint Denis, un club de région parisienne. C’est là-bas que j’ai fait mes débuts pendant deux années. Une première expérience qui m’a d’ailleurs permis de gagner la coupe départementale avec mes coéquipiers au Stade de France. Dans la foulée de ce sacre, je suis parti au Red Star. J’ai continué ma progression et le Red Star, où j’ai passé deux ans aussi, m’a permis de signer au Havre.

FM : vous êtes formée à la Cavée, la formation havraise est historiquement louée. Pouvez-vous nous en parler ? Comment expliquer cette force et l’ascension de nombreux talents dans la région havraise ?

AS : Le Havre se distingue par son excellente formation, à la Cavée. Je l’ai vu par le passé aussi avec de nombreux joueurs qui sont passés par le club et aujourd’hui, la dynamique se poursuit. Pour moi, c’était une très belle expérience. L’ascension des talents dans la région havraise ? Je pense que c’est beaucoup lié à la manière dont on nous brief, au quotidien, la façon dont on nous entoure, comment on nous accompagne que ce soit scolairement ou sportivement.

FM : aujourd’hui, vous êtes âgé de 21 ans et déjà capitaine du HAC, le plus jeune de notre championnat, comment gérez-vous cette pression et ce statut aussi important ? Qu’est-ce que vous vous êtes dit au moment où Lukas Elsner vous a mis au fait de sa volonté de faire de vous son capitaine ?

AS : j’essaie de gérer ce statut de la meilleure des façons. Il faut rester serein. Après si j’ai été désigné capitaine par le staff et les joueurs, parce que c’est pas que le staff, il faut aussi que les coéquipiers t’acceptent en tant que capitaine. Il faut accepter les responsabilités, je suis aidé au quotidien par plusieurs membres du club, je ne suis pas seul, je suis accompagné et ça me permet aussi de gérer au mieux ce rôle. Luka Elsner m’avait déjà préparé auparavant. La saison dernière, lorsque Victor Lekhal était le capitaine du HAC, il me préparait déjà pour les années futures. Aujourd’hui, ce rôle est là et je suis content de l’endosser.

FM : comment expliquez-vous cette précocité et cette faculté à sortir du lot malgré votre expérience relative ?

AS : j’ai toujours eu un leadership naturel, je crois que j’ai toujours eu ce leadership en moi, j’ai beaucoup été dans cette fonction de leader en étant plus jeune et ça se poursuit aujourd’hui. C’est dans la continuité.

FM : aujourd’hui, qu’est ce qui fait la force du HAC ?

AS : comme je vous ai dis au tout début, le HAC c’est une âme. Ce sont des joueurs qui donnent tout, vraiment tout. Que ce soit les joueurs ou le staff, on travaille comme ça à l’entraînement, ça fait vraiment partie d’une culture.

Objectif CAN !
FM : vous êtes une valeur montante à votre poste, loué pour vos qualités athlétiques, si on se projette un peu, quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ?

AS : à vrai dire, je ne me suis pas encore projeté, pour l’instant je suis bien où je suis aujourd’hui. J’ai fait la montée avec mon club et aujourd’hui mon objectif est de me maintenir avec mon club et aussi d’aller le plus loin en Coupe de France parce qu’on sait très bien que si tu vas loin dans cette compétition, il y a plusieurs choses qui peuvent s’ouvrir. En regardant Toulouse, ils sortent de nulle part et au final ils jouent l’Europe, c’est incroyable et on aimerait forcément faire ça aussi. La Coupe de France est donc un objectif ? Oui, il faut aller le plus loin possible quoi qu’il arrive.

FM : pour terminer, on va parler un peu de la sélection. Vous avez la double nationalité (Sénégal et Guinée-Bissau), avez-vous déjà réfléchi à cette question et auriez vous une préférence pour votre futur ?

AS : entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, je n’ai pas vraiment de préférence, je vais voir les choses comme elles se présenteront. Ça dépendra aussi beaucoup de moi, de mes performances, de mon état et des solutions qui s’offriront à moi. Après, ce que je peux dire, c’est que pour la sélection, je n’ai pas encore fait mon choix.

FM : en septembre, Aliou Cissé avait confié qu’il avait privilégié d’autres profils au vôtre car il vous connaissait déjà. Il avait ajouté que vous pourriez être appelé en octobre, ce qui n’a finalement pas été le cas. Comment avez-vous accueilli cette non-convocation ?

AS : je ne lui en veux pas, Aliou Cissé est le sélectionneur, il fait ses choix et je me suis dit que si aujourd’hui je n’y suis pas, c’est que j’ai encore beaucoup de choses à travailler et c’est ce que je vais continuer à faire, avec détermination et après ça on verra si les choses vont changer. Si j’échange avec le sélectionneur ? Non pas du tout, j’échange un peu avec ceux des U23 mais ils ne sont pas en relation avec ceux d’en haut, c’est un peu compliqué.

FM : concernant la CAN, le tirage au sort a récemment été effectué, avez-vous un favori à nous donner pour la victoire finale ? Et pouvez-vous nous parler de la concurrence à votre poste en sélection avec Moussa Niakhaté, Abdou Diallo ou encore Kalidou Koulibaly ?

AS : ce sont des bons joueurs qui ont déjà prouvé tout au long de leur carrière et maintenant c’est à moi de monter les curseurs pour coller à leur niveau et pour espérer plus. La CAN est un objectif que j’ai en tête, forcément. Avec qui ? Je ne sais pas encore mais c’est un objectif que je me fixe et que j’aimerais réaliser. Pour ce qui est du favori pour la CAN, je n’en ai pas (rires).

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