La récente visite du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, à Bamako, où il a été accueilli chaleureusement par son homologue malien, Choguel Kokala Maïga, suscite des critiques au Sénégal.
Certains observateurs estiment que Sonko aurait dû se concentrer sur les défis économiques pressants de son propre pays, plutôt que de s’engager dans une visite diplomatique à l’étranger. Alors que le Sénégal fait face à des difficultés économiques croissantes, exacerbées par une inflation galopante et un chômage exponentiel, l’opportunité de cette visite au Mali est remise en question
.La question « Quelle changement la présence d’Ousmane Sonko au Mali pourrait apporter à la CEDEAO ou au Sénégal ? ».
Cette rencontre amicale survient dans un contexte de tensions exacerbées entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Alors que les deux dirigeants affichaient une amitié de circonstance, les désaccords profonds entre Bamako et l’organisation régionale ne cessent de s’intensifier, plongeant le pays dans une crise sans précédent.
Les sanctions économiques sévères imposées par la CEDEAO en réponse au refus de la junte militaire malienne de respecter le calendrier électoral ont provoqué une détérioration rapide de l’économie malienne. La pauvreté s’aggrave, et l’insécurité alimentaire se répand, amplifiant le désespoir des populations.
Le gouvernement malien, dirigé par la junte, persiste dans son refus de se conformer aux exigences de la CEDEAO pour organiser des élections, ce qui a exacerbé les relations commerciales et diplomatiques avec ses voisins. Ce blocus économique, instauré par l’organisation régionale, a entraîné des pénuries de produits de première nécessité, mettant les citoyens maliens sous une pression croissante.
Le sentiment de nationalisme au Mali, alimenté par les accusations de la junte contre la CEDEAO d’ingérence dans les affaires internes du pays, a renforcé la défiance envers les institutions régionales. Par ailleurs, ce climat d’incertitude politique a découragé les investisseurs étrangers, aggravant ainsi la crise économique et plongeant le pays dans un isolement diplomatique de plus en plus profond.
Cette rupture des relations avec la CEDEAO a également affaibli la coopération militaire dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, un effort vital pour la stabilité de la région. Le Mali se retrouve divisé, fragilisant une cohésion nationale déjà mise à rude épreuve par des années de conflits.
L’isolement international croissant du Mali a diminué ses chances d’obtenir l’aide nécessaire pour stabiliser son économie et renforcer la sécurité. Les sanctions économiques ont fait flamber les prix des produits de base, exacerbant les difficultés quotidiennes des Maliens et alimentant la grogne sociale.
Les Maliens accusent la CEDEAO de faire preuve de deux poids, deux mesures, ce qui renforce le sentiment d’injustice et de marginalisation. Les sanctions financières imposées ont mis à mal le système bancaire malien, limitant l’accès au crédit pour les entreprises locales et paralysant davantage l’économie.
Le ralentissement des échanges commerciaux avec les pays voisins, conséquence directe de l’isolement du Mali, a aggravé la récession économique. Les tensions sociales, alimentées par les désaccords avec la CEDEAO, se traduisent par une augmentation des manifestations et des troubles, qui menacent de déstabiliser encore davantage le pays et indirectement la sous région.
Enfin, l’absence de dialogue constructif entre Bamako et la CEDEAO laisse peu d’espoir pour une résolution rapide de cette crise, mettant en péril la stabilité à long terme du Mali et, par ricochet, celle de toute la région ouest-africaine dont déjà certains en font les frais.
Avant de vouloir résoudre les problèmes du Mali et de la CEDEAO, il serait souhaitable de s’occuper de la crise profonde qui ne fait que commencer au Sénégal.
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