Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté de près de 500 000 personnes entre 2018/2019 et 2021/2022 du fait d’un rythme d’évolution annuelle de la population plus rapide que celui de la baisse de la pauvreté, selon la deuxième édition de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm II, 2021-2022) publiée le 25 juillet 2024 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
«Le taux de pauvreté monétaire est évalué à 37, 5% en 2021/2022, soit une légère baisse de 0, 3 point de pourcentage par rapport à 2018/2019 où le taux était estimé à 37, 8%. Toutefois, en termes d’effectifs, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté de près de 500 000 personnes entre 2018/2019 et 2021/2022 du fait d’un rythme d’évolution annuelle de la population plus rapide que celui de la baisse de la pauvreté.
L’extrême pauvreté a également enregistré une diminution, passant de 6, 8% à 5, 6%. La pauvreté est plus accentuée en milieu rural avec un taux de 53, 3% contre 20% pour le milieu urbain». C’est du moins ce qui ressort de la deuxième édition de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm II, 2021-2022).
Au niveau régional, renseigne le document de l’Ansd, «la pauvreté est plus accentuée dans les régions de Kédougou où le taux de pauvreté est évalué à 65, 7%, Sédhiou 64, 4%, Tambacounda 62, 8% et Kolda 62, 5%. Par contre, elle est moins importante dans les régions de Dakar où le taux est estimé à 9, 3%, Thiès 29, 9%, Saint-Louis 37, 3% et Diourbel 37, 4%».
«Les personnes vivant dans des ménages dirigés par des hommes sont les plus affectées avec un taux de pauvreté de 42% contre 24, 7% parmi les personnes vivant dans des ménages dirigés par des femmes.
De plus, 41% des personnes vivant dans des ménages dirigés par des chefs âgés de 50 à 59 ans se trouvent sous le seuil de pauvreté. Il a été relevé que le taux de pauvreté est plus élevé chez les personnes dont le chef de ménage n’a aucun niveau d’instruction (44, 9%)», relèvent les enquêteurs.
Quid de l’insécurité alimentaire ? Les enquêteurs précisent qu’elle «demeure une réalité au Sénégal en 2022 avec une prévalence de 29, 9% pour l’insécurité alimentaire modérée ou sévère et de 3, 9% pour celle sévère. Avec un taux de 50, 3%, elle affecte plus les personnes les plus pauvres et le milieu rural où le taux est estimé à 37, 4%. Au niveau régional, Tambacounda, qui se retrouve avec 55, 1%, Kolda 50%, Kédougou 44, 8%, Sédhiou 40, 1% et Matam 44% sont les plus affectées».
En ce qui concerne la gouvernance, «la paix et la sécurité, en 2021-2022, 48, 0% des Sénégalais pensent que les droits de l’Homme ne sont pas respectés, 87, 3% déclarent que la corruption est un problème majeur.
De même, en 2021-2022, 49, 5% des Sénégalais ne se sentent pas en sécurité dans leur quartier ou localité après la tombée de la nuit, et 3, 7% ont déclaré avoir subi au moins une agression au cours de l’année précédant l’enquête», rapportent les experts de l’Agence nationale de la statistique.
Les résultats de cette deuxième édition de l’Ehcvm ont été publiés la semaine dernière par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). «Cette deuxième enquête d’envergure nationale a porté sur un échantillon de 7120 ménages. La collecte s’est tenue en deux vagues et sur les mêmes périodes que la première édition. La première vague s’est déroulée du 6 novembre 2021 au 5 janvier 2022, et la seconde du 22 avril au 22 juillet 2022», expliquent les collaborateurs de Abdou Diouf, Directeur général de l’Ansd.
Avec Lequotidien
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