L’affaire avait défrayé la chronique. Un parent d’élève qui n’a pas bien apprécié la punition que sa fille a subie de la part de son maître s’est rendu à son école et a semé la panique avec son couteau, menaçant de tuer l’enseignant. Il a été jugé et condamné à un mois de prison avec sursis par le tribunal de grande instance de Mbour.
M. Ba avait donné trois coups de cravache à son élève qui ne maîtrisait pas sa leçon. L’enseignant ne s’y était pas allé de main morte, blessant ainsi l’apprenant qui avait les habits tachetés de sang. C’est ainsi qu’au cours de la récréation, la victime de ce châtiment corporel est rentrée, histoire de se changer les habits.
Tout furieux, son père est allé à son école muni d’un couteau pour en découdre avec le maitre. «J’étais en train de faire des travaux à la maison quand ma fille est arrivée. Je lui ai demandé ce qu’elle venait faire à pareille heure à la maison. Elle m’a dit qu’elle voulait changer ses habits tachés de sang. Je lui ai demandé les raisons, elle m’a répondu que son maître l’avait frappée et qu’elle s’était blessée. Je suis parti en parler avec son maître. On s’est alors disputés. J’avais un couteau, mais ce n’était pas pour le blesser. Je faisais des travaux au moment où j’ai vu ma fille. Je reconnais mon erreur et je demande pardon», explique B. Sy.
Quant à M. Ba, il a reconnu avoir donné trois coups de cravache à la fille qui n’avait pas appris sa leçon. Tout en ajoutant qu’il ne savait pas qu’il l’avait blessée. «Il m’a trouvé dans la cour de l’école et m’a demandé si c’est moi qui avais tapé sur sa fille. Je lui ai répondu, oui. Il m’a alors dit qu’il aurait dû me trouver dans la classe. Je lui ai répondu que ce n’est pas la peine puisqu’il est devant moi. Je ne savais pas que j’avais blessé sa fille», a déclaré le maître.
- Le juge : « depuis qu’on a interdit de taper sur les élèves, ils sont devenus plus nuls
Le juge de lui dire : «Vous devriez bannir les scènes de violences dans les écoles. Cela est d’ailleurs interdit. C’est vrai que depuis qu’on a interdit de taper sur les élèves, ils sont devenus plus nuls. Mais peu importe, on interdit de taper sur eux». Pour l’avocat de la défense, cette affaire aurait pu ne pas atterrir au tribunal parce que la partie civile a reconnu qu’il n’y avait pas de menace de mort.
«Quand le procureur a vu la vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux, pour parer au pire, il s’est autosaisi. La partie civile vous dit qu’il n’y a pas eu de menaces. Si mon client avait un couteau, c’était pour chercher des écorces d’arbre. Il est atteint d’asthme. Et il éprouve beaucoup de peine à respirer dans sa cellule. Si correction il y a, c’était dans l’intention de bien faire. Tant que son père est en prison, l’enfant restera traumatisé», a défendu Me Tall qui a sollicité le pardon pour son client. Le tribunal a condamné le prévenu à un mois de prison avec sursis pour détention d’arme blanche
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