Le Sénégal est devenu pays producteur de pétrole. Woodside, qui détient 82% de participation sur Sangomar, a annoncé avoir produit le premier baril. Les responsables de la compagnie pétrolière ont donné une téléconférence dans laquelle la question de la renégociation des contrats a été bien évoquée.
Avant même leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités du Sénégal ont annoncé leur volonté de renégocier les contrats pétroliers et gaziers. Question sur laquelle les compagnies pétrolières travaillant au Sénégal, n’avaient pas réagi jusqu’ici. Mais, après avoir annoncé la production du premier baril de pétrole hier mardi, Woodside, qui détient 82% de participations sur Sangomar, s’est exprimé sur la question.
«J’ai eu l’occasion de rencontrer le ministre du Pétrole Birame Souleye Diop et c’était essentiellement pour faire le point sur les progrès réalisés sur Sangomar, mais aussi pour réitérer notre engagement. Et Woodside cherche vraiment à travailler avec le gouvernement du Sénégal pour aller de l’avant. Ce fut une très bonne rencontre, une rencontre très positive», a indiqué Shiva MacMahom, la responsable des opérations internationales de Woodside, lors d’une téléconférence.
“Ce que le ministre du Pétrole, Birame
Souleye Diop, m’a dit…”
Elle a aussi révélé le discours que lui a tenu le successeur d’Antoine Diome au ministère du Pétrole : «Le Ministre Diop a réitéré et renforcé l’importance du respect des obligations contractuelles par toutes les parties. Je sais qu’il y a eu différentes rumeurs sur le marché, mais la réalité est que, et notre expérience a montré que les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont collaboré avec l’industrie, dans le respect du caractère sacré du contrat et ceux qui créent un environnement d’investissement stable.»
La responsable des opérations internationales de de Woodside a dit ce qu’attend sa compagnie des nouveaux gouvernants du Sénégal. Et c’est essentiellement le respect des droits de l’investisseur.
«Nous menons également nos activités avec intégrité, travaillons bien et soutenons les gouvernements qui défendent les mêmes valeurs. Nous savons que le gouvernement sénégalais est également attaché à ces principes. Nous avons apprécié les récents commentaires du Président saluant les partenariats privés et renforçant l’engagement de l’État à faire respecter l’État de droit et à protéger les droits des investisseurs. Ce fut une visite très positive et un début très positif pour notre relation avec le nouveau gouvernement», dit-elle.
Comment la production sera partagée
Pour ce qui est des contrats liant Woodside à l’Etat du Sénégal, elle explique qu’il s’agit d’un contrat de partage de production. Et au pic de la production, 75 % des recettes pourront être consacrés au recouvrement des coûts, y compris les dépenses de fonctionnement, les dépenses en capital de la phase d’exécution, les dépenses en capital antérieures à la décision de la Décision finale d’investissement (Fid) et les redevances payées au gouvernement.
Puis, les revenus restants sont partagés: la part du gouvernement étant de 15 à 20 % selon nos taux de production attendus. L’impôt sur le revenu qui sera appliqué à la Compagne est de 33 %, en plus d’un impôt sur le revenu de succursale de 10 %. De plus, interviendront des prélèvements et des paiements mineurs, dévoile le responsable de la compagnie.
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