Après une visite il y a quelques semaines, la Mission du Fonds monétaire international (Fmi) revient ce mois de juin à Dakar, dans le cadre d’une autre mission du programme 2023-2026 conclu avec le Sénégal, qui prévoit un décaissement total de l’ordre de 1150 milliards de francs Cfa. Prévue initialement le 3 juin, elle a été différée jusqu’au 6 juin, afin de lui permettre de revoir les termes de référence de la lettre de mission de la revue. Cette nouvelle mission devait procéder à la revue du programme et préparer un deuxième décaissement au mois de juillet 2024.
Après une semaine de discussions avec les autorités sénégalaises, la Mission du Fonds monétaire international (Fmi), qui avait séjourné au Sénégal du 25 avril au 3 mai 2024, avait prévu de revenir à Dakar ce lundi 3 juin. Elle devait approfondir les discussions pour la seconde revue du programme soutenu par le Fmi au titre du Mécanisme élargi de crédit (Mec), de la Facilité élargie de crédit (Fec) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd). Mais, ce séjour a été retardé de quelques jours : il aura lieu du 6 au 19 juin prochain. Pourquoi ce changement de calendrier ? Selon une source proche du Fmi, «il s’agit d’un problème logistique», sans donner plus de détails.
Par contre, Le Quotidien sait que le Fmi a décidé de revoir les termes de référence de la lettre de mission de la revue pour avoir plus de visibilité sur certaines conditionnalités des discussions, notamment l’environnement démocratique, qui connaît ses premières secousses. Ces derniers jours, il y a eu des tensions sur les libertés, avec par exemple l’arrestation d’activistes et la convocation de journalistes à la gendarmerie dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Sans oublier le débat sur la renégociation supposée des accords militaires, qui déteint aussi sur l’environnement de la coopération économique.
Aujourd’hui, le Fmi veut avoir plus de précisions et de visibilité sur tous ces éléments. Il faut savoir que les relations devraient se poursuivre, après que les deux parties avaient jeté, il y a quatre semaines, «les bases de discussions de la seconde revue du programme soutenu par le Fmi». Après que les nouvelles autorités ont admis que les principaux piliers du programme s’alignent sur leurs propres objectifs stratégiques, comme l’amélioration de la résilience budgétaire et la réduction des vulnérabilités de la dette, entre autres.
Cette nouvelle mission de cette institution de Bretton Woods devait procéder à la revue du programme et préparer un deuxième décaissement au mois de juillet 2024, après validation par le Conseil d’administration du Fmi, dans le cadre du programme 2023-2026 conclu avec le Sénégal, qui prévoit un décaissement total de l’ordre de 1150 milliards de francs Cfa. Cette nouvelle tranche serait un autre bol d’air frais pour Diomaye et Sonko, qui ont décidé de poursuivre ce programme conclu par le régime Sall.
Pour rappel, le Fmi avait demandé à l’Etat de prendre des mesures «ambitieuses pour rationaliser les dépenses fiscales et améliorer l’efficacité des dépenses» dans le cadre d’un budget rectificatif qui permettrait la réalisation de l’objectif régional de déficit budgétaire de 3% du Pib en 2025.
Elles devraient être suivies aussi de «réformes structurelles» sur la révision de la formule de détermination des produits pétroliers et la réalisation d’un audit de la Senelec «afin de mettre en œuvre une nouvelle grille tarifaire pour l’électricité, avec un tarif social pour les ménages vulnérables».
Avec LEQUOTIDIEN