Abdou Khadre Ndiaye, Directeur général du Centre de la fonction publique locale et de la formation (Cnfplf), a parlé de la grève des travailleurs des collectivités territoriale tout en s’intéressant à l’impact financier de leur intégration dans la fonction publique locale. M. Ndiaye intervenait hier à la 2ème session du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Plus de 16 mille 536 agents des collectivités territoriales ont été répertoriés dont 6 mille 325 «certifiés», c’est-à-dire ceux qui sont en «règle». Les 7 mille 435 «sont en liste d’attente». Ce sont les résultats d’un travail commandité sous l’ancien régime. L’intégration de ces travailleurs des collectivités territoriales dans la Fonction publique implique un coût financier du point de vue des salaires. «L’impact financier mensuel est à 600 millions par mois si l’Etat décidait par exemple d’accompagner toutes les collectivités. Il y a des collectivités qui peuvent payer, il faut qu’elles payent, et qui paie commande. L’impact mensuel est de 7 milliards 253 mille 100 F Cfa. Maintenant, si nous creusons la simulation sur la base de tous les actes qui nous sont transmis, si les 7 mille en instance sont ajoutés aux 6 mille, nous allons aller vers un impact financier d’1 milliard 778 mille 429 F mensuel. Et un impact annuel sur le budget de l’Etat au sens large qui sera payé par les collectivités ou l’Etat de 21 milliards 341 mille 149 mille 704», renseigne M. Abdou Khadre Ndiaye, Directeur général du Centre de la fonction publique locale et de la formation (Cnfplf).
L’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal (Istcts) a reconduit hier son mot d’ordre de grève de 120 heures. Une grève qui dure depuis 2 ans et dont la raison est l’exigence des travailleurs des collectivités territoriales d’être intégrés dans la Fonction publique locale.
Ce mouvement d’humeur prolongé a été hier au cœur de la 2ème session du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) portant sur le thème : «La fonction publique locale : enjeux et perspectives pour une meilleure gouvernance territoriale.»
M. Abdou Khadre Ndiaye, Directeur général du Centre de la fonction publique locale et de la formation (Cnfplf) situe la difficulté qui fait que cette grève s’éternise. «Maintenant, il y a la grève, l’actualité. Mais, le problème est financier, le problème n’est pas technique. C’est ça la réalité. Quand il y a un problème d’argent, il faut bien que quelqu’un aide. Certaines collectivités ont les ressources pour payer et peuvent payer. Au Sénégal, dans le secteur de la décentralisation, pour faire une petite digression, nous n’avons pas plus de, peut-être, 50 collectivités viables», affirme Abdou Khadre Ndiaye.
Aujourd’hui, la vraie problématique reste le financement du développement territorial, quelles que soient les avancées. «Et cette grève-là nous rattrape parce que les articles 29 et 30 fixent le fondement légal de la revendication des travailleurs», avance M. Ndiaye. Il ajoute : «Nous sommes tellement mal à l’aise, c’est pourquoi l’ensemble des ministres, y compris l’actuel ministre Balla Moussa Fofana, le communiqué qu’il a produit c’est de reconnaitre le caractère légal et légitime» de cette grève.