Déployée au Mali en février 2021, la lieutenante Ndéye Sanou Dièye commande le troisième peloton du huitième contingent sénégalais (Senfpu2) de la MIinusma. Avec ses éléments de la Police des Nations Unies (Unpol), elle assure les missions de sécurisation et d’escortes, dans la région de Gao.En ce dimanche matin et comme les autres jours, pas question de baisser la garde pour la commandante du troisième peloton Ndéye Sanou Dièye. D’un pas décidé, elle avance vers les 19 éléments de la Force de réaction rapide (Qrf) rassemblés dans le camp du contingent sénégalais pour le briefing. « La situation sécuritaire dans la ville de Gao comme vous le savez est très volatile. Nous devons être prêts à intervenir à tout moment. Je vous demande de rester vigilant », leurs rappelle-t-elle. A quelques mètres de là, son supérieur, le capitaine de police Babacar Ngom, chef des opérations de la Senfpu2 l’observe. « J’ai une entière satisfaction du travail abattu depuis 15 mois par la commandante de peloton Ndéye Sanou Dièye », affirme-t-il avant d’ajouter qu’elle a « accompli avec brio toutes les missions que nous avons eu à lui confier. Elle fait honneur aux Nations Unies et à son pays le Sénégal ».Devenir policière a toujours été une ambition pour Ndéye Sanou Dièye. « J’ai choisi de servir au sein de la police parce que j’ai toujours aimé cette institution. En tant que femme, j’ai remarqué que tout le temps, ce sont les hommes qui servent dans les corps habillés. Je me suis dit pourquoi ne ferais-je pas comme eux ?», explique-t-elle. A l’issue d’une formation de deux ans, la future lieutenante intègre la police sénégalaise en octobre 2010. Elle est affectée à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) comme cheffe d’antenne du Service régional des renseignements généraux de Dakar. Par la suite, Ndéye Sanou Dièye sert au commissariat de police de l’arrondissement du Golf sud toujours à Dakar. Elle y gagne en expérience et c’est de là qu’elle est désignée par sa hiérarchie pour servir sous le drapeau de l’Opération de paix des Nations unies au Mali.
Contribuer à la paix au Mali, une immense fierté.Contribuer à la restauration de la Paix au Mali et « montrer que les femmes sont capables d’avoir et de jouer les mêmes rôles que les hommes, les mêmes postes de responsabilité que les hommes, » c’est ce qui, affirme la lieutenante, a motivé son engagement au sein de la Minusma.Au quotidien à Gao, explique-t-elle, « soit nous sommes de servitude, soit en intervention rapide (Force d’intervention rapide). Vous venez d’ailleurs de me voir briefer les collègues pour leur dire d’être en état d’alerte 24h/24, car la Force d’intervention rapide doit pouvoir intervenir dans un bref délai en cas de nécessité ». La position dite de servitude quant à elle, consiste à mener des patrouilles de sécurisation et de protection des populations civiles. Celles-ci sont souvent menées conjointement avec les Forces de sécurité malienne (Fsm).« Les Fsm et la Minusma ont un partenariat très important et nous travaillons en étroite collaboration avec elles, » souligne la cheffe de peloton Dièye. En plus des patrouilles, le quotidien de la commandante consiste à effectuer des missions d’escorte et de sécurisation. Elle garde un souvenir de l’une d’entre elles et le raconte avec une émotion perceptible. « J’étais en détachement à Ansongo et j’ai été chargée, avec mon équipe, de transférer un suspect en garde à vue de Ansongo à Gao. C’était une mission à haut risque mais avec mon équipe nous l’avons fait sans incidents » se souvient-elle. Fier d’elle, son supérieur le capitaine de police Babacar Ngom, confirme le professionnalisme dont a fait montre la commandante lors de cette mission. « J’éprouve une grande fierté à servir sous le drapeau onusien et bien entendu, je suis prête à me mettre au service de la paix si je suis à nouveau sollicitée », affirme Ndéye Sanou Dièye.
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